L’esprit

O toi qui n’es pas visible
Que ma main ne peut saisir
Ni ma bouche, ni mon nez
Goûter
Tu es pourtant
De mon angoisse métaphysique
L‘unique cause.

Démon, éon,
Elfe, farfadet
Esprit follet
Lutin, troll
Ondine, houri
Sylphide
Fée, bonne ou mauvaise
Invisible et présent
Je te sens partout
Dans tout ce qui vit.
Dans les enfants, surtout
Et quelques adultes aussi.
Que tu aimes garder
Dans leur infini simplicité.
Je crois te reconnaître,
Et je t’aime
Dans mon santon préféré :
Le Ravi de la Crèche
Heureux les simples d’esprit …

Ai-je raison de croire
Que tu aimes particulièrement
Certains êtres fragiles
Que l’on enferme
Dans des pièces,
Angoissantes de vide et de blancheur
Toute ouatées d’un silence opaque ?
A ceux-là, je crois que tu envoies
Parfois
De lumineux signaux
Et les autres autour
Engoncés dans leur lourd bon sens quotidien
S’étonnent…,
Et s’éloignent…,
Pris de peur.

Tu as habité
Van Gogh, Camille Claudel,
Toulouse Lautrec,
Bach, Chopin
De nombreux compagnons du Tour de France
Noureev, Nerval,
Le jeune et lumineux Rimbaud …
Vinci
Et leur génie
Nous a fait grandir.

Tu es l’interrogation
Tu es l’origine et la fin
Tu es l’alpha et l’oméga,
L’ultime interrogation sur le sens de ma vie.