Grand canyon

« Joie, joie, pleurs de joie ... »

Bruits métalliques des appareils photo que l’on cale sur les rochers,
Bribes de phrases aux accents variés, anglais, chinois, espagnol et d’autres inconnus
Cris d’oiseaux
Fraîcheur sur ma peau, frisson.
Attente.
Le regard plonge dans les profondeurs sombres et vertigineuses, remonte sur la falaise ocre toute proche, puis vole de sommet en sommet, hypnotisé, perd ses repères ; l’infini l’engloutit.
Attente émue.
Insensiblement,
Le soleil décroît,
Insensiblement ocres, rouges, verts, mauves, jaunes de toutes les roches se réchauffent,
S’exaltent.
Il flotte de la lumière et des couleurs partout, dans le ciel, sur les sommets, sur les falaises, dans l’air, partout, à l’infini.
Insoutenable beauté.
Silence.
Les oiseaux se sont tus, le vent ne souffle plus, les hommes muets, s’emplissent, immobiles, de toute cette beauté.
Silence mystique ...
Des larmes coulent.
Lumière qui n’est pas simplement cadeau du soleil qui se couche.
Lumière d’un autre ordre.
Elle irradie de l’intérieur.
Elle m’irradie.

« Joie, joie, joie. Pleurs de joie »